Près d’un français sur cinq est concerné par la stéato-hépatite non alcoolique (Nash),
dont 200 000 personnes à très haut risque de développer des complications à type de
cirrhose ou de cancer, alertent les hépatologues, qui recommandent de systématiser le
dépistage chez les patients à risque, à l’occasion de la 5 ème Paris Nash Meeting qui se tient
les 11 et 12 juillet 2019 à l’Institut Pasteur.
Organisée par le Pr Lawrence Serfaty (CHU Hautepierre de Strasbourg), en partenariat avec
l’Association française des hépatologues (Afef) et la Société francophone du diabète (SFD), la
Paris Nash Meeting permet communiquer les dernières données scientifiques dans ce
domaine. Grâce à la cohorte Constance, une évaluation précise de la prévalence de la Nash est
désormais disponible. Et on connait mieux les facteurs de risque (sodas, tabac, alcool) et ceux
qui, au contraire, apparaissent protecteurs vis-à-vis de cette pathologie (café, activité
physique). En outre, des études établissent un lien scientifique entre glyphosate et Nash.
Sur le plan épidémiologique, les analyses de la cohorte Constance de l’Inserm, qui porte sur le
suivi de 200 000 volontaires, ont permis d’établir à 18,2% la prévalence de la Nash en France,
soit 7,83 millions de personnes. Parmi elles, 2,6% présentent une maladie hépatique avancée
(fibrose stade F3 et cirrhose) à haut risque de développer une cirrhose et/ou un cancer du foie.
Ces chiffres ont été obtenus grâce à des marqueurs indirects non invasifs : le Fatty Liver
Index, qui est calculé à partir de l’indice de masse corporelle (IMC), la circonférence de la
taille, le taux de gamma GT et de triglycérides et l’indice de Forns (plaquettes, gamma GT,
âge et cholestérol total).
La Nash apparait deux fois plus fréquente chez l’homme (25,8%) que chez la femme (11,4%)
et elle augmente avec l’âge. Huit patients obèses sur 10 sont concernés (79,1%) ; de même que
plus de 6 patients diabétiques sur 10 (62,4%). Comme pour l’obésité et le diabète, il existe un
impact socioéconomique important, les sujets ayant un faible niveau socio-économique étant
le plus à risque. Un gradient nord sud est aussi observé.