Le Réseau ville hôpital hépatite C Côte d’Azur est entré dans sa phase active depuis 1999 grâce à l’impulsion de trois médecins : les Docteurs Denis Ouzan (Président), Patrick Delasalle (Secrétaire général) et Albert Tran (vice -président). Le Réseau aborde maintenant sa dixième année d’existence. Il avait pour objectif de réunir tous les professionnels de santé intéressés à travailler en réseau pour améliorer le dépistage, la prévention et la prise en charge des hépatites à l’échelon du département des Alpes Maritimes. L’ étude nationale de prévalence des hépatites B et C réalisée en 2004 chez les assurés sociaux a montré que 15 000 à 20 000 personnes étaient porteuses de ces virus dans le département des Alpes Maritimes. Pendant ces dix dernières années les acteurs de santé , tous bénévoles, qui se sont impliqués dans le réseau, ont pu réaliser plusieurs études dont la plupart ont fait l’objet de publications (publications du réseau).
Notre réseau a été le premier en France à signaler que l’élimination du matériel usagé après traitement par interféron (seringues ou aiguilles) n’était pas optimale. Le matériel était parfois jeté directement à la poubelle avec un risque de contamination. La seconde étude sur ce sujet a montré que l’information du patient des la première prescription réduisait ce risque. Ces études ont permis de sensibiliser tous les réseaux et institutions de France sur la nécessité d’améliorer l’élimination du matériel usagé après traitement par interféron.
Le réseau a analysé les dangers de transmission virale par les tatouages et piercings et milité pour que ces gestes à risque puissent faire l’objet d’une réglementation sanitaire.
Le réseau a étudié la cinétique de décroissance virale pendant le traitement de l’hépatite chronique virale C. L’annulation précoce de la charge virale 2 semaines après l’initiation d’un traitement est apparue comme hautement prédictive de guérison. Le réseau a été le promoteur d’un protocole multicentrique de traitement de l’hépatite C (Modulopeg) permettant de moduler les doses d’interféron en fonction de la réponse virologique précoce.
Au début des années 2000, une campagne de dépistage de l’hépatite C a été réalisée en Médecine Générale et en Médecine du Travail au sein de l’AMETRA. L’étude réalisée en Médecine du Travail a montré que seulement un tiers des sujets transfusés avant 1992 avaient bénéficié d’un test de dépistage. Le suivi des patients reconnus comme anti VHC positif après dépistage en Médecine Générale a montré qu’un tiers des patients éligibles à un traitement échappaient à une prise en charge spécialisée. Les enquêtes de pratique ont montré que l’acquisition par les médecins généralistes des recommandations des conférences de consensus n’était pas optimale . Il existait une confusion fréquente entre les tests qualitatifs et quantitatifs de réplication virale dont les indications respectives étaient mal connues.
L’information des collégiens sur les voies de transmission des hépatites a touché déjà plus d’un millier d’adolescents. Cette action se poursuit avec le soutien du PRSP.
La réunion annuelle de formation du réseau attire chaque année une centaine de participants. La 11eme journée aura lieu le 6 Juin 2009 prochain. Elle aura pour thème principal la vaccination contre l’hépatite B
Le réseau a organisé à l’échelon départemental les 3 journées nationales de lutte contre les hépatites en 2006 ,2007et 2008
Enfin le réseau a mis en œuvre en 2008 et 2009, grâce au soutien de le DDASS (PRSP), du Conseil General et de la CPAM des Alpes Maritimes, une campagne de dépistage des hépatites B et C à l’échelon du département des Alpes Maritimes. Le but de cette campagne était de motiver l’ensemble de la population à risque du département à se faire dépister sur des facteurs de risques simples. Ces facteurs ont été résumés sur une affiche simple Les 10 raisons de se faire dépister qui a été adressée à l’ensemble des médecins du département. Nous avons demandé à ces médecins de placer cette affiche dans un endroit stratégique de leur cabinet, de stimuler et de répondre favorablement à toute demande de test. La médiatisation répétée de ces facteurs pendant ces deux années par voie de presse devrait permettre à ceux qui ne consultent aucun médecin de demander la prescription d’un test s’ils se reconnaissent l’un de ces facteurs. Il s’agit à partir d’un dépistage ciblé et simple de découvrir le plus de patients contaminés afin de les amener à bénéficier d’un suivi médical et d’instruire une prévention efficace. Pour réussir ce travail, la participation de tous les acteurs de santé et tout particulièrement des médecins généralistes du département est nécessaire.
Dr Denis OUZAN
Président